Sorties plus récentes Sorties plus anciennes
Le stage sur la Pallaresa
20 au 26 août 2017
Par Vincent D
Avec Olivier, Patrick, Vincent plus une quarantaine de participants de l'ACBB et du BAC, surtout des jeunes, de 8 ans à... ( non, Guy, on ne donnera pas ton âge ).
La Pallaresa est en Espagne. Mais c'est loin l'Espagne !
Disons plutôt en Catalogne... La Palla est une rivière qui descend les Pyrénées juste de l'autre côté de la frontière française. Pour un Parisien, ce n'est pas forcément beaucoup plus loin que la Durance. Comme pour les Alpes, c'est une journée complète de trajet. Au retour, on l'a fait de nuit pour éviter les bouchons.
Tout de même, c'est loin.
Certes, mais alors, comment se fait-il que la majorité des kayakistes de la Palla viennent de France ? Pourquoi préfèrent-il se taper 900 kilomètres plutôt que de se contenter du très riche potentiel hexagonal ?
La réponse est archi-simple : la Pallaresa est une rivière exceptionnelle. D'ailleurs, nos voisins du BAC et de l'ACBB l'ont choisie parmi toute autre pour leur incontournable camp d'été depuis 4 ans. Ce n'est pas par hasard.
Voyons cela...
Passons rapidement sur le camping, forcément au bord de l'eau à deux pas du stade d'eau vive de Sort, vaste et bien équipé, capable de supporter l'invasion de cinq camions gavés de grands et petits baigneurs avec tout leur barda éparpillé sur mille mètres carrés de pelouse.
Passons aussi sur le soleil, rarement mis en défaut, qui sèche les combis aussi bien qu'à Saint Clément et réchauffe suffisamment la rivière pour que personne n'ai eu à se plaindre du froid. Et si on y vient d'abord pour la navigation, la beauté des paysages et les agréables villages catalans ne gâchent rien.
Première descente, Rialp - Sort
Pas très longue, elle nous sert surtout de mise en jambe, disons en bras. C'est notre premier contact avec la Pallaresa, rivière large et plutôt rectiligne, rarement encombrée de gros cailloux et des pièges qui vont souvent avec. La raison vient du lâcher d'eau quotidien de 30 m3/s en provenance du lac de barrage situé au dessus de Llavorsi. Il nous garantit de magnifiques trains de vagues, mais avec suffisamment d'eau pour ne pas craindre ces raclages sournois qu'on rencontre parfois sur la Truite par exemple. Pour ceux qui connaissent, c'est un peu comme la Durance entre le Rabioux et Embrun, ou l'Allier par fortes eaux. Ce matin-là, c'est juste un peu ludique, façon rivière enchantée pour kayakistes débrouillés.
Il nous faut tout de même débarquer pour franchir un barrage de 4 mètres de haut, plutôt réservé aux cadors. Le jeu consiste à bien viser une glissière centrale, sans quoi la descente sur le toboggan de pierre se termine par un comité d'accueil fort peu sympathique, un fort rappel qu'il vaut mieux ne pas trop chatouiller. Ceux qui s'engagent ont intérêt à savoir esquimauter, car les rouleaux du pied de la glissière savent retourner comme il faut la plupart des bateaux. Olivier et moi préférons regarder, pas très confiants dans les possibilités de sauvetage forcément éloignées du spot pour cause de remous trop puissants.
Le bassin de slalom de Sort
C'est l'un des centres d'intérêt du site en raison des innombrables configurations qu'il propose, à tous niveaux. Nous y viendrons tous les jours, pour travailler telle ou telle vague, peaufiner des enchainements, des parcours, améliorer ou mettre en place son esquimautage...
Le troisième jour, nous lui consacrerons une séance de sécurité des plus enrichissantes : nage en eau vive avec traversée de courant, dessalage forcé avec gestion en autonomie de son bateau et de sa pagaie, sauvetage de personnes et récupération de matériels. Nous nous y soumettons d'autant plus volontiers que la température de l'eau est clémente en raison du soleil ayant chauffé tout l'été l'eau du barrage. Il n'empêche, quatre heures de baignades, ça fatigue.
Deuxième descente, Llavorsi - Pont de Singe
C'est LA grande classique de la Pallaresa, parcourue par de très nombreux rafts. Par chance, ceux-ci circulent toujours en convois suffisamment espacés pour nous ménager de larges périodes de navigation tranquille.
L'ACBB et le BAC ont mis au point un technique d'encadrement simple et efficace : nous circulons tous en binôme, un fort avec un faible. Avec 6 cadres - Max, Mathieu, Quentin et François pour l'ACBB, Mathieu pour le Bac et Olivier pour l'ASK - plus une quinzaine de jeunes que rien n'effraie, il y a de quoi verrouiller la sécurité sur toute la longueur du chapelet de nos quarante kayaks et deux hot-dogs. Tout dessalage est immédiatement suivi d'un coup de sifflet et de l'arrivée sur les lieux d'au moins trois sauveteurs. Ca aide pour vaincre les peurs et les angoisses. Qui plus est, l'effet de groupe et l'insolente confiance des plus jeunes font du bien à ceux qui seraient tentés de psychoter facilement.
Le premier spot qui nous occupe un moment est une sorte de drossage juste au dessous d'un petit stop bougeant, qu'il faut atteindre par un grand bac sur la largeur de la rivière et en sortir par une reprise bien calculée... Compris ? Non ? Normal... Retenir seulement que tout y est, bac, stop, reprise, remous, lecture fine, y compris une récupération confortable et des plus sécurisantes.
Vient ensuite la première difficulté, un train de grosses, grosses vagues dans une large courbe, se terminant par un seuil bien remuant à passer juste à droite d'un caillou imposant. Après cela, c'est quasiment la plage, comme pour le Rabioux sur la Durance. Le Rocroi, ou " machine à laver ", c'est du 4, plus en raison du volume que de la difficulté technique. D'ailleurs tout le monde passe, avec plus ou moins de bonheur, même les très jeunes, même les juste débrouillés de l'année. Nous en reparlerons...
Après cela, les moins aguerris débarquent. Viennent ensuite le passage dit des " 4 fois 200 mètres " coté 4, une série de quatre gros trains de vagues qui secouent vraiment. Mieux vaut ne pas baigner, car le trajet peut être long avant la récupération. Mais si on anticipe bien chaque vague en naviguant légèrement à droite, ça passe plutôt bien. Le premier train nous gratifie tout de même d'une vague en pyramide plus haute que le kayakiste, qu'on se prend en général en pleine poire. Le deuxième, sauf erreur, est plus manœuvrier, avec des pleureurs à éviter. L'arrivée est au Pont de Singe, un pont suspendu duquel on peut sauter dans la rivière.
Troisième descente, en aval de Sort
Seul le groupe des plus fort l'a fait, donc je ne pourrai pas en parler. C'est sur ce trajet que se trouve le " pastis ", un passage en 4+ aussi célèbre que le Rocroi.
Quatrième descente, à nouveau le Rocroi
Pour cette fois, l'idée c'est d'apprendre à bien lire la rivière. Voilà pourquoi nous faisons une première halte au niveau d'un drossage situé juste après le pont du départ. Les moniteurs nous apprennent à le passer, en se penchant vers la falaise. Pas évident l'affaire, car dès qu'on croit l'avoir franchi, c'est un autre drossage qui nous attend, en contre cette fois. Il faut très réactif et giter toujours dans le bon sens. Nous sommes plusieurs à nous laisser piéger, ce qui n'encourage pas les non confirmés, priés eux aussi de se jeter dans la gueule du loup. Ils seront très soulagés d'apprendre par le moniteur d'un raft passant par là qu'il existe un siphon juste à côté, fin de l'exercice.
Après avoir fait joujou dans le passage à enchainement complet évoqué plus haut, nous abordons à nouveau le Rocroi, mais avec un arrêt pour bien observer le courant. C'est tout de même autre chose que lors de notre première visite, à vue. Malgré les explications détaillées des cadres, nous étions nombreux à n'avoir rien compris à ce qui nous arrivait, à avoir subi plutôt que maitrisé la violence du courant, heureusement plutôt indulgent.
Cette fois, nous comprenons qu'il vaut mieux se placer légèrement à droite des vagues pour éviter un gros piège et bien viser la veine d'eau qui s'engouffre à fleur d'un gros caillou. Comme je suis chargé de donner le signal à tous les participants, j'ai le temps de bien analyser le problème. Au final, il se résume à une donnée simplissime : plus la large reprise du départ est bien faite, mieux ça passe. Et pourtant, à cet endroit la rivière est plate, l'exercice semble simple. Un départ trop timoré engage le kayak trop à droite car des marmites et contre-courants peu visibles entravent la traversée. Sur sa lancée, le bateau a tendance à passer à gauche et c'est là que les ennuis peuvent commencer. Quand on est costaud et vigilant, on peut rétablir, sinon... ( il y a eu des bains, sans stress ).
Cinquième descente, de nouveau les 4x200 m
Pas pour nous, pour les jeunes du bac qui veulent en découdre. Cette fois, la distance de sécurité, c'est zéro, nada, puisque le but du jeu, c'est d'arriver le premier de la course en s'autorisant tous les coups : entraves, percussions, poussages et même déjupages volontaires... Il vaut mieux savoir se récupérer dans le 4.
Le clou de ce boardercross, c'est l'épreuve du flamby inventée par les jeunes du bac suite à leurs innombrables déconnades de camping : on démoule un flamby sur la jupe, on l'aspire entier et on tâche de le maintenir intact en bouche pendant tout le passage. Il ne faut pas seulement gérer la navigation, il faut aussi s'occuper de sa respiration. Le gagnant est celui qui restitue le dessert dans le meilleur état. Alix est imbattable à ce jeu.
Sixième descente, " Congost de Collegats ", après Gerri de la Sal
Du point de vue navigation, on y franchit plusieurs rapides en 3, plus un coté 3+, régulièrement répartis sur le parcours d'environ 8 km. Autrement dit, il n'y a pas de quoi s'ennuyer, d'autant plus qu'il n'est jamais nécessaire de pousser sur les pagaies.
Mais c'est pour le paysage que le parcours vaut vraiment le voyage. Plus on avance dans le défilé, plus les parois se resserrent et deviennent spectaculaires. Une énorme falaise calcaire plonge en à-pic vertical dans la rivière en se couvrant des mêmes formations qu'on voit dans les grottes et les fontaines pétrifiantes. Mêmes les jeunes habitués à jouer les blasés dès qu'on parle d'autre chose que de courant sont ébahis.
Des vols de vautours - probablement des gypaètes barbus - ajoutent à l'ambiance d'isolement complet entre deux murs verticaux. Pourquoi donnent-ils l'impression de se rapprocher de nous ? Serait-ce dû au dernier bain de je ne sais plus qui ? Auraient-ils flairé une faille dans la sécurité, un siphon connus d'eux seuls ? Non, quand même pas. La réponse vient peut-être de la trouvaille d'un des jeunes : un fémur de mouton issu d'une carcasse que les responsables du parc leur jettent comme nourriture dans le but de décorer le ciel de leur présence.
Le mot de la fin
Alors, Marc-Antoine, ça t'a plu le Rocroi ?
Oui, répond l'intéressé un peu timide.
Tu n'es pas tombé ?
Si, la première fois.
Et tu n'as pas eu peur ?
Non.
Marc-Antoine a huit ans et pèse au bas mot 30 kg tout mouillé. Il vous raconte ça comme on causerait du dernier seuil de Corbeil. Multiplier par dix en hauteur et en nombre de vagues pour se faire une idée...
Vincent D
La Loire épisode 5 : Langeais > St Martin de la Place
Samedi 24 et dimanche 25 juin 2017
Par Pierre
Dominique, Corinne, Francine, Claude & Claude, Jean- Loup, Alain, Vincent, Christophe et Pierre
Vendredi soir tout est prêt, reste juste le dernier destrier à charger, en attente de la possible venue d’une huitième partant de Sèvres.
Samedi matin : On prend le K2, le second canoë ou un K1 ? On charge le K2, rediscutons changeons de bateau et c’est parti, arrivée presque à l’heure à Langeais, après un petit tour gratuit, euh ! non payant d’autoroute à cause de travaux et sortie pas vue (en vrai on était sur la file de gauche).
Nous retrouvons Dom et les deux Claude, mais pas Nath et Madame, les amis ex-CKVO, qui ont dû regagner leur domicile pour une fuite d’eau rageante.
Après une longue navette pour les uns (+ de 50km), un premier petit bain pour d’autres, c’est parti. La Loire fidèle à elle-même alterne petit courant, eau calme et bancs de sable ; tout de suite la magie opère et nous voilà loin de la civilisation. Le groupe assez homogène avance bien, le canoë jaune de Dominique, Corinne et Claude suit bien. Le repas est pris à Bréhémont, village à visiter (dixit le guide) ce que nous faisons... à la terrasse du café local, certaines mauvaises langues désobligeantes le feront remarquer. Après le départ bien sûr. Un petit arrêt plus tard à la Chapelle-sur-Loire, nous troublons des pêcheurs de têtards en culotte courte, visitons l’église et... le café local pour une pause rafraichissante. Le groupe assez compact n’attend que très peu le canoë, mais c’est parce qu’ils sont trois qu’ils doivent s’exprimer un peu plus, coordination oblige !
La centrale de Chinon est passée, bien groupés, sans encombres, et nous retrouvons bien vite la nature ligérienne, cherchons notre bivouac, le trouvons derrière une longue île au niveau de Chouzé-sur-Loire à la limite du parc naturel, sur un banc de sable rive gauche, loin de toute civilisation visible. Nous montons notre campement, Corinne prend une 1ère leçon de montage de sa somptueuse tente, achetée après étude du marché sous les conseils avisés de Claude, semble ravie de son achat, et nous le confirmera dimanche matin. Un feu de camp plus tard, entretenu avec LA souche (1m20 de long et 1m de haut) ramenée par Jean-Loup et Alain, sans oublier le Bourgueil, breuvage local apporté par Dominique et Claude, et la liqueur que Nath nous a généreusement laissée ; nous trouvons le repos réparateur bien mérité sous les étoiles, Alain préférant le bivouac en plein air sous son seul duvet, un puriste.
Dimanche matin, le ciel gris nous voit repartir. Les céistes jouant aux chaises musicales iront certainement plus vite car nous chargeons moins les Indiens ! Les îles sont nombreuses, nous apercevons deux autres groupes de kayakistes au bivouac, choisissons (un peu au pif) le côté des bancs de sable, certains plus indépendants, Vincent scrutant aux jumelles, à la recherche de la petite bête, Francine les pieds sur l’hiloire, ou tel autre choisissant le mauvais passage malgré nos appels et les coups de sifflets de Christophe... et Alain (car c'était lui) arrive avant nous à l’embouchure de la Vienne ; pff la chance du débutant ! Jean-Loup en bon Samaritain navigue avec le canoë et ses 3 passagers, et ils nous rejoignent bientôt.
Candes-St-Martin nous stoppe, et cette fois le R1, ne souhaitant pas de reproches malvenus et injustes, nous partons à la découverte de cette petite commune aux ruelles étroites et fleuries, certains montent jusqu’au superbe point de vue en haut du village, avec vue sur la Loire et la Vienne, pendant que le reste de la troupe prend son café ou la bière locale.
Le plein d’eau refait nous repartons, le fleuve est plus large, la nature du parc est... naturelle, nous trouvons moins de petits courants porteurs, sauf à notre arrêt-repas pris sur un banc de sable et agrémenté de bains dans le flot.
Saumur et son château, un des seuls de cette partie, sont dépassés sans arrêt sous la musique d’un immense bbq se préparant pour la fête du vélo le long de la Loire ce dimanche. Nous croiserons, doublerons (enfin eux ou nous) beaucoup de cyclistes ce dimanche sur la dernière partie de notre équipée, la Loire en vélo est aussi un must. La ligne droite n’est que rarement la meilleure solution sur cette partie, suivre le balisage du fleuve est plus sûr, ce que font les «toutous»en canoës de loueurs. Nous pas toujours, et nous devons souvent déjuper, sortir, pousser, remonter, rejuper, et recommencer quelques virages plus loin. Nous dépassons finalement les touristes plus disciplinés... qui se sont arrêtés.
L’arrivée à St-Martin est en vue et nous attendons l’accostage d’un passeur de cyclistes sur une jolie gabare pour la fête du vélo, avant l’atterrissage, puis c’est le pot de fin ce sortie et le remballage. Le retour pour récupérer le véhicule de Dominique et Claude à Langeais nous fait revoir tout ce que nos petits bras musclés ont fait : plus de 50km par la route, 46 km par la Loire, mais certainement plus avec les détours des îles et bancs de sable.
Une fois encore la magie du fleuve a fonctionné, et avec le bivouac peut être encore plus que les précédentes. Vivement la prochaine !
Pierre
Cure intégrale
Le 8 mai 2017
Par Vincent D
Anne - Christophe - David - Emmanuel - Emmanuel - Gilles - Olivier - Patrick - Thierry - Vincent
L'essentiel à savoir... pour la prochaine fois
L'intégrale de la Cure, entre Nataloup et Les Iles Ménéfrier, c'est faisable en une journée aller-retour, en s'autorisant une éventuelle galère, mais pas beaucoup plus. Par exemple, il aura suffi d'une seule parole échangée et mal comprise entre Emmanuel et Olivier pour que tout le groupe se mange plus d'une heure de retard sur l'horaire. Mais comme le groupe n'était composé que de kayakistes autonomes en classe II, nous avons pu boucler le parcours un peu avant la coupure du robinet. C'est ainsi que nous avons dévalé quasiment sans interruption le tronçon Montal-Ménéfrier ( environ 10 km ) en une heure et demie. Tout compris, ça nous aura pris 6 heures 30.
Olivier est trop bavard ...
... et Patrick ne fait attention à rien. Sinon, il n'aurait pas raté la sortie n°22 Avallon, celle que tout le monde connait par cœur. Et comme personne ne fait vraiment attention à rien dans le véhicule de tête, il rate aussi la sortie 23. Les appels infructueux de Christophe n'y font rien. Lancé à sa poursuite, l'autre véhicule mettra donc 60 km à faire comprendre leur double bévue aux distraits, grâce à un ultime appel de phares salutaire sans lequel nous étions partis pour une toute autre sortie. L'Ile de la Serre peut-être ?
Ce premier contretemps explique pourquoi, en s'étant donné rendez-vous à 7h30 du matin, nous n'avons pu démarrer sur l'eau qu'à midi.
Petite question anodine : comment peut bien occuper son temps un kayakiste attendant le retour de la navette ? Des exercices, des échauffements, une reconnaissance ? Non, il récolte. C'est d'abord Thierry qui débusque un escargot de Bourgogne ( Helix Pomatia morvandicus curensis ) et se dit qu'il n'est pas tout seul. Bonne pioche, puisqu'il en ramènera une bonne vingtaine. En ce qui me concerne, ce sont les déchets autour de la poubelle qu'Atharame n'est pas venu chercher jusque là.
Olivier est un peu joueur
Le premier seuil, avec son ressaut et son petit rappel, ne pose de problème à personne. C'est un poil plus compliqué au deuxième, d'abord pour Christophe qui nous place un appui en dénage au plus mauvais endroit, là ou bouillonne un champignon farceur. Plouf.
Olivier se dit qu'il pourrait tenter un petite variante sur le côté. La rivière apprécie moyennement cet écart de conduite et décide de le retenir entre les mailles de son rappel. La bagarre s'engage, mais Olivier en sort victorieux. Promis, on ne cherchera pas à l'imiter.
Vient ensuite le premier gros seuil en III+, celui des Sept Taureaux. Christophe déclare forfait. Les autres passent avec plus ou moins d'élégance, avec répétition pour certains.
La double machine à laver du célèbre seuil du Gouloux aura rincé plusieurs d'entre nous, avec ou sans esquimautage. J'avoue avoir oublié qui a pris l'eau. Je peux seulement dire que j'en étais, d'entrée de jeu, mais que j'ai pris ma revanche juste après.
Patrick aussi est un peu joueur
Quand on a la réputation d'être un conquérant de l'eau vive, on se doit d'entretenir son bagage technique. Et pour cela, quoi de mieux qu'un esquimautage de routine, en eau calme pour plus de sécurité ? Petit joueur dira-t-on. Pas tant que ça, car même à ce jeu on peut perdre. Merci Patrick de nous avoir fait bien rire.
Olivier n'est pas assez bavard
Arrive la portion de la Truite avec ses rouleaux continus et ses récupérations problématiques. Olivier nous a bien dit de garder nos distances. Bien sûr, personne n'écoute. Ça ne rate pas, un gros cafouillage au passage clé pour cause d'affluence nous en met quelques-uns à la baille, dont le jeune Emmanuel. Dès sa sortie de l'eau, Olivier lui suggère d'emprunter la route pour récupérer son bateau... un peu plus bas. Le gamin n'attend pas la fin de la réponse et file en courant comme si son kayak devait filer jusqu'à Nantes. Et comme personne ne s'en rend compte, papa et tous les autres ne tardent pas à prendre acte de sa disparition. Est-ce la rivière ou un ravisseur d'enfant qui a commis ce forfait ? Non, c'est l'appel de la route, mais l'hypothèse n'est pas forcément retenue d'emblée. Bientôt le groupe explose, ça court dans tous les sens, chacun s'en tenant à sa propre version des faits, avec une belle cacophonie d'ensemble.
L'histoire ira jusqu'à un appel aux pompiers par papa, immédiatement contredit par l'arrivée d'Emmanuel venant de découvrir que non, la rivière et la route ne se suivent pas forcément jusqu'à la mer. Chacun est rassuré et se consacre désormais à son repas de midi, disons plutôt de 16 heures bien tassées.
Mais où est passé Gilles ?
La déferlante d'hypothèses vaseuses occupe à nouveau le groupe. Cette fois personne ne pouvait imaginer la bonne. Au moment précis où certains se demandent si on va vraiment pouvoir faire la descente entière compte tenu du temps qui file, Gilles se pointe par la rivière dans un kayak que, dans la confusion, on avait un peu oublié, sauf que... Sauf que Gilles nous l'a descendu sans casque et sans pagaie !
L'heure n'est plus aux bavardages
C'est pas tout ça, mais il est quand même 17 heures. Aura-t-on le temps de tout faire avec la coupure d'eau de 18 heures ? Oui, affirme Olivier, à condition de faire un tout droit, zéro stop, zéro bain. Peut-être bien qu'il y en aura un en fin de parcours, forcément la fatigue...
Ça fait tout de même un drôle d'effet de franchir la Duchesse sans le moindre arrêt, de longer les chalets du Montal sans un regard et, un peu plus tard, d'oublier les gaufres de Quarré-les-Tombes sans regret pour cause d'horaire dépassé. Les vétérans n'ont pas l'habitude.
Patrick, tu dois deux tournées de gaufres à tout le monde : la première pour tes deux sorties oubliées, la deuxième pour le bain le plus stupide de la sortie.
Et merci à Gilles pour ses vidéos.
Vincent D