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Sortie mer en baie de Somme le dimanche 26 juin
Pierre, Jean-Marc, Geneviève, Karim, Hélène, Elisa, Véronique, Vincent D
La Baie de Somme ne présente quasiment aucune difficulté, la preuve, c'est que des touristes parfaitement novices s'y rendent.
Alors pourquoi recruter les services du loueur local pour nous accompagner ?
A cause des phoques.
Les phoques, c'est la principale attraction de la baie de Somme, la raison d'être de la sortie.
Nous on sait pagayer dans un kayak de mer, on sait même le faire par force IV s'il le faut
- si, si, on l'a fait - mais les phoques, on ne sait pas comment ça se négocie.
D'où le moniteur et ses judicieux conseils. Comme Frédéric le connait personnellement, il a bien voulu nous faire un prix : 35 euros par personne, ça les vaut quand on n'y connait rien.
Au fait, pourquoi il n'est pas venu Frédéric ? Parce qu'il ne s'est pas encore tout à fait remis d'un esquimautage un peu trop énergique lors d'une récente sortie dans les Alpes (Voir récit... à venir ?).
La marée
Par ici, peut-être plus encore qu'ailleurs sur la côte, c'est elle qui décide de tout.
C'est à marée basse qu'il faut quitter l'embarcadère de l'extrémité de la digue de Saint-Valéry sur Somme,
plus précisément une demi-heure environ après l'heure.
D'abord, cela permet de bénéficier à l'aller du courant de la Somme canalisée qui termine sa course dans l'estuaire.
Ensuite, ça nous permet d'être à l'heure vers le centre de la baie lorsque la marée remonte.
Pourquoi ? Parce que c'est justement à ce moment-là que les phoques vont à l'eau pour remonter l'estuaire après s'être prélassé sur les bancs de sable.
Du coup, on ne peut les rater. Certains d'entre eux sont passés à peine à quelques dizaines de mètres de nous.
Enfin, le dernier bon coté de ce timing, c'est que la marée montante nous aide pour le retour, que du bénéf !
Mais la marée présente d'autres particularités.
C'est elle qui refait le décor d'un passage à l'autre en déplaçant les bancs de sables.
D'après Yann, le moniteur, le chenal qui mène à l'entrée de l'estuaire change tout le temps de direction.
La marée, elle décide aussi de ses fréquentations. Quand elle est basse, elle attire tout plein d'oiseaux qui vont chercher à becqueter dans le sable.
Et lorsqu'elle remonte elle entraine des tas de poissons et leur cortège de prédateurs.
Les oiseaux, bien sûr, mais aussi les phoques, d'où l'intérêt à se retrouver là à ce moment là.
Enfin, il lui arrive de déborder franchement, lors des gros coefficients.
Elle se met à envahir les "prés salés", ces prairies qui occupent les berges et le fond de l'estuaire. C'est pour ça que les "agneaux de prés-salés" sont si réputés.
Parce qu'ils sont déjà salés et qu'on n'a pas besoin d'en rajouter ? Mais non !!
C'est parce qu'ils broutent tout plein de plantes poussant là justement parce que le sol contient du sel.
La plus connue est la salicorne, qu'on vend dans les boutiques bio-touristiques du coin comme condiment.
A part ça, on a vu quoi ?
Ah, c'est sûr, on a vu des phoques, et même pas besoin des jumelles pour apercevoir leur museau poliu sortir de l'eau.
En fait, il y en a deux sortes : les veaux marins, les plus courants, de couleur plutôt claire ;
et puis les phoques gris, plus gros, moins fréquents, paraissant presque noir.
Mais il ne faut pas trop rigoler avec les phoques. Il parait que si on s'approche trop près d'un phoque vautré sur son banc de sable et qu'il se met à l'eau parce qu'on le dérange, on risque une amende.
On n'est pas sensé jouer les prédateurs avec eux.
Le contrevenant récolterait sa prune au retour à l'embarcadère. Aurait-il le droit de se jeter à l'eau pour échapper à la maréchaussée ?
A part ça, on a vu quoi ?
On a d'abord vu des centaines de coureurs à pied traversant l'estuaire à marée basse.
Il s'agissait d'une célèbre course à pied réunissant plus de 6000 participants. Pour nous, ce sera pour une autre fois.
On a vu aussi des centaines d'oiseaux - des goélands, des mouettes rieuses (celle de Gaston Lagaffe), des tadornes (sortes de canards),
des sternes, des aigrettes, des spatules (rare !), des cormorans qui sèchent en étendant leurs ailes -, des huitriers, des courlis...
j'arrête la liste, ça fait bien assez pour l'interro de l'an prochain même lieu, même heure.
On a vu la marée qui montait et entrainait sournoisement nos kayaks posés sur le sable lors de halte.
On a vu quelques rares promeneurs sur les bancs de sable à qui notre mono posait la question de savoir s'ils avaient entendu parler du phénomène de la marée.
Il vaudrait mieux, parce que eux n'auraient pas de bateau s'ils se retrouvaient sur un banc isolé avec l'eau qui monte, seulement un hélico et pour beaucoup plus que 35 euros.
On a vu aussi le passage entre l'eau de mer chargée de sable et l'eau douce, plus sombre et plus froide.
Et sinon, il y eu des bains ?
Des bains involontaires ? Faut pas rêver tout de même.
Comment se baigner alors que les vagues ne dépassaient pas le stade de doux clapotis
et que nous pouvions parfois toucher le fond avec la main, parfois aussi avec le fond du bateau.
Tiens, encore un autre avantage de la marée qui monte : quand on est échoué, il suffit d'attendre une minute ou deux pour se dégager.
Quoiqu'il en soit, il y a bien eu des bains et pas seulement dans le style des congés payés en trempant juste les pieds.
Pierre a eu la bonne idée de nous proposer quelques exos de sécurité à l'arrivée.
Même sans combi, la baignade restait un plaisir compte tenu de la date estivale de la sortie.
Avec tout ça, je m'aperçois que j'ai oublié l'essentiel : qui a navigué avec quoi ? Pierre et Karim naviguaient chacun dans un shore-line du club. Les couples en biplaces sont restés des couples, aucun n'ayant divorcé à l'issue de la ballade (c'est quoi cette légende comme quoi les biplaces mettraient à mal les liens du mariage ? Monsieur dirige, madame rame, où va-t-on chercher un motif de conflit là-dedans ?) Elisa et Hélène ont partagé le deuxième biplace prêté par le club, une astuce qui nous a permis de nous passer de remorque. Ce n'est pas beaucoup plus simple à charger car il faut hisser les paquebots tout là-haut, mais ça facilite les manoeuvres. La raison, c'était aussi qu'on n'était pas sûr d'arriver jusqu'au club en raison de la compétition qui bloquait toute la ville.
Au retour, j'ai découvert un autre intérêt de cette sortie mer si particulière : pas besoin de rincer le matériel. Eh oui, les exos de sécurité en face de l'embarcadère se font dans l'eau douce de la Somme !
Vincend