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La Loire, balade tranquille ?

14-15 juin 2014

Par Vincent D

Pierre, Francine, Christophe, Dominique B, Jean-Marc, Vincent D, Véronique

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Tranquille ? Certes... À condition qu'il n'y ait pas de vent !

Le vent, c'est un courant fluide que le kayakiste ne sait pas gérer.

Un courant d'eau, on le repère, on l'anticipe et on l'exploite, c'est même le principal intérêt et plaisir de la navigation en canoë.
Oui, mais le courant d'air ? Invisible, imprévisible, d'autant plus sournois qu'il agit en rafale, il vous dévie comme il faut un canoë jusqu'à le scotcher en plein milieu de la rivière. Il faut alors sortir les gros bras et refaire tous les calculs de trajectoires.
Le seul remède que nous ayons pu appliquer, c'est de longer la berge au plus près des arbres, mais ça ne va pas forcément avec la meilleure trajectoire du courant.

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Parce que, bien sûr, la Loire dispose d'un autre moyen pour nous compliquer l'existence : les bancs de sables. L'avantage par rapport au vent, c'est qu'on peut les repérer, à la teinte plus claire de l'eau, parfois à un changement dans l'aspect des vaguelettes de surface. Mais comment faire lorsque le vent nous oblige à raser une courbe qui se termine par un banc de sable ? Il faut choisir entre l'échouage probable ou la bagarre avec le vent. Dans tous les cas, ce n'est plus de la balade.

Samedi, la « balade » a occupé sur les 20 kilomètres séparant Pouilly-Sur-Loire de Cosne-Sur-Loire les bras de tous sauf les vv2-darnet, attendus le soir au camping.
Francine et Pierre inaugurent le nouveau kayak de mer double, Jean-Marc prend un simple.
Ignorant tout des conditions éoliennes capricieuses, persuadés que la navigation serait encore plus tranquille que sur le Drôme, Christophe et Dominique optent pour le canoë indien en fibre, propulsé par des pagaies simples, pour respecter l'éthique. Ils n'avaient pas prévu que pour mater les humeurs du vent, c'est encore plus compliqué qu'avec des pagaies doubles. La « balade » devient une vraie randonnée, d'autant plus que les « raccourcis » imaginés par Jean-Marc sont aussi pittoresques qu'ensablés.

Le soir, tout le monde se retrouve dans le camping désert, suivi d'un des rares restaurants ouverts de la commune un peu léthargique de Cosne-sur-Loire : bon et pas cher.

Dimanche, le trajet est rallongé de 10 kilomètres, il relie Cosne-sur-Loire à Briare. Christophe, qu'on ne prendra pas deux fois, opte délibérément pour les pagaies doubles, moins élégantes mais tellement plus efficaces.
Vincent s'obstinera pendant une vingtaine de kilomètres à tenter de maitriser les multiples courants avec sa science encore fraiche du col de cygne. Tout le temps à la traine, éreinté par des combats inégaux avec les courants et autres bancs de sables, pressé par Christophe qui aimerait bien qu'on arrive avant la nuit, il terminera en pagaie double, comme tout le monde.

Après les bancs de sable et les rafales de vents, la Loire nous a concocté un autre piège inattendu, contredisant définitivement l'idée naïve de balade tranquille. Il s'agit de la centrale nucléaire de Belleville.
Comment ça la centrale nucléaire ?
La radioactivité aurait-elle le pouvoir de perturber la navigation ?
On nous cacherait quelque chose ?

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Non, l'industrie nucléaire n'y est peut-être pour rien. Pour une raison que nous ignorions, les responsables de l'aménagement de la rivière ont bêtement placé le panneau de débarquement destiné à contourner la centrale un kilomètre trop en aval. Celui-ci ne débouche que sur un bras de rivière navigable en hiver, mais certainement pas au mois de juin.
Disciplinés, donc, nous débarquons et entamons un premier portage de deux cent mètres sur le sable. Comprenant que nous sommes en train de transformer la « balade tranquille » en tentative de traversée du désert en bateau, nous envoyons Pierre et Christophe en reconnaissance. Ils reviennent vingt bonnes minutes plus tard avec une nouvelle décourageante : c'est très loin.

Discussion : - On nous a dit de débarquer, il faut débarquer, la sécurité nucléaire ça ne rigole pas - ce n'est pas exactement ce qui est dit sur le topo - et s'il y avait plus bas une énorme turbine capable de nous aspirer et de nous broyer ?... Pierre résout le problème en joignant le loueur : ne pas tenir compte du panneau, valable uniquement en hiver.
La plaisanterie nous a pris beaucoup de temps et d'énergie. Nous décidons de pique-niquer pour reprendre des forces, en négligeant tout de même la sieste prévue au programme.
Parvenus au fameux passage « interdit », nous découvrons consternés un aimable déversoir franchissable en kayak de rivière dans lequel des jeunes du coin se baignent sans aucun complexe.

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Le vent, les bancs des sables, le col de cygne et la centrale nous auront suffisamment fatigués pour que nous soyons tous fort soulagés d'atteindre, après six ou sept heures de navigation le point final de la « balade tranquille » : le pont-canal de Briare. Construit par Eiffel, donc métallique, il permet au canal latéral à la Loire de franchir la Loire pour les bateaux de tourisme fluvial. Avec ses lampadaires ouvragés et son air de pont Alexandre III, il a de la gueule.

Et à part l'épisode industriel de la centrale, elle était belle la « balade » ? Bien évidemment, et l'impression de nature sauvage et préservée nous aura accompagnés durant toute la navigation. N'avez qu'à regarder les photos.

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Sortie à Bréhat (Côtes d'Armor) du 8 au 11 mai 2014

Coco, Mary, Bernie, Anouchka, Pierrot, Jojo, Cricri

Par Mary D. [Les photos vont arriver.]

Nous partîmes à sept, et par un prompt transport,
Nous nous vîmes à sept en arrivant au port...

          (Corneille, ou presque)

...mais pas tout à fait les mêmes, nourris d'embruns et de grains, déjà transformés par le parfum bréhatin.

Trouvant gîte au camping du Rohou, nous nous séparâmes (dignité oblige) la mort dans l'âme : un bungalow "filles" et un bungalow "garçons". Logis cosy, vue panoramique imprenable, équipes sportives au rendez-vous.

Le deuxième soir, apéritif partagé sur invitation d'un autre club présent sur place, et découverte des bateaux "Léo" en bois. Partage et échange de projets, Vogalonga (Venise), descente de la Marne, de la Loire, ouvertures en perspective, et plus si affinités.

Ambiance ASK-iste déchaînée tout le week-end.

Le premier jour

Estuaire du Trieux (la rivière qui se trouve juste à côté), mise en bouche en pour se remettre du trajet en voiture.
Départ de Loguivy-de-la-Mer après un pique-nique mo-ti-vé. Petit vent précurseur des grands vents des jours à venir.

Trajet sur la trajectoire.
Trajectoire nominale.
R.A.S.

Le soir, dessalage inopiné de la banquette du bungalow. On retrouve Bernie et Joël au fond d'un coffre.

La cuisine

De qualité, forcément de qualité. On ira même jusqu'à abandonner à l'unanimité un projet restaurant initial, face aux menus maison concoctés par l'équipe.

Pour l'ultime dîner, la mer vient à nous : huîtres, crevettes roses, araignées (de mer) locales. Pierre se révèle un redoutable ramasseur d'huîtres sauvages (magnifiques), et un fin préparateur de fruits de mer. Christophe apprend à cuisiner les soles, et passe le niveau Sole Verte.

Addiction totale de Bernie à la mayonnaise maison de Pierre.

De l'eau ? Pour quoi faire ? Ça fait rouiller les poumons. D'ailleurs, sur la bouteille d'eau, il est écrit "ne pas avaler". Ou l'avons-nous rêvé ?

On a déjà quelques casse-bonbons au club (NDLR Hein, qui ça ?), mais des casse-noix deviennent indispensables lors des sorties (fruits de) mer. Prévoir d'ajouter un article au règlement intérieur. À force de casser les pattes des araignées à coups de galet, Joël a le visage moucheté de points blancs... Va falloir laver la cuisine.

Le thème du week-end

Il vaut bien un titre : se bat-tre con-tre - le - vent. Le samedi, même sur la rivière, rafales à force 6, voire 7.

Le deuxième jour (vendredi)

En partance pour l'archipel de Bréhat, et l'île de Bréhat elle-même. Visite de la "Chambre", échancrure qui sépare quasiment l'île en deux. Déambulations nautiques. Rêverie face aux demeures exquises. Nichées de mouettes en colère car dérangées (Pierre ramasse moules et huîtres).

Passage devant un moulin à marée.

Portage pour passer la digue qui sépare le Nord et le Sud de l'île. Partie sous le vent paradisiaque. La partie au vent, le matin, était un peu plus "engagée". "La baston c'est pas notre point fort" a dit Bernie-chou.

Traversée retour musclée, vent de 3 à 4 beaufort, avec creux de 50 cm. Joël et Pierre calculent le trajet de retour de manière à avoir le vent et les vagues bien en face pendant la traversée. Juste assez agité pour se faire plaisir sans se faire peur.

Les soirées

Interprétation des grands classiques de la chanson par Marie-Coco et Annette en mezzo-sopranos (Piaf, Barbara, Brel, Leonard Cohen...). Reconversion en chorale assurée en cas de besoin, sauf pour Cricri qui chante definitively faux.

Le troisième jour (samedi)

Tempête sur la mer. On met le cap (en camion) au départ de Lézardrieux, sur le Trieux. Objectif le château de la Roche-Jagu, finalement jamais atteint, vu les conditions cataclysmiques. Le vent dans les pagaies nous déstabilise... On a été plus près de se renverser ce jour-là que la veille en mer. "La baston c'est pas notre point fort" a répété Bernie-chou.


Paysage bucolique, vallée en lavis de verts.
Clocheton solitaire d'une église qui
D'ennui,
Pique le ciel et brode un nuage éphémère.
            (Marie de la Vault)

Retour vent arrière en surf. Travail d'équilibre, légères frayeurs, épreuves de gîte.

Au retour encore, petit passage avec vent et vagues de travers. Pierrot et Coco se laissent dériver vers le milieu de la rivière, les autres suivent Jojo et Cricri qui préfèrent remonter les vagues à 45° pour se rapprocher de la rive. Âpres discussions ensuite pour discuter les mérites des deux options. Elles durent toujours.

Tout à son argumentation, Christophe en oublie sur place son "doudou Batman" (son poncho-peignoir noir). Le soir, Corinne et Christophe reprennent le camion pour partir à sa recherche. Doudou retrouvé. Ouf ! Ou plutôt zut... plan déjoué, nous ne verrons pas ses fesses demain (NDLR : grmf).

Quant à Mary, sous l'effet de l'excitation de la journée, et pensant déjà dîner de crustacés, elle se retourne vivement lors du déchargement de la remorque et se plante un kayak dans l'œil. Elle en sera quitte pour un cocard, le kayak aussi.

Le quatrième jour (dimanche)

Toujours tempête sur la mer, on navigue encore sur le Trieux.

Départ du château de la Roche Jagu, domaine seigneurial du XVe siècle.

Navigation improbable sur le Trieux, aux côtés d'une locomotive à vapeur sauvage, et sous les yeux d'un petit faon curieux qui a suivi Coco pendant deux ou trois minutes. Ou était-ce un chevreuil ? Coco lui a consacré 15 des 680 (!) photos qu'elle a prises pendant le week-end.

Voir Bréhat et... revenir.

Fin

Puisqu'il en faut une...

Retour à la base la tête pleine d'images et le cœur... un peu gros à l'idée de reprendre le boulot lundi. "Le cœur en berne", dit Bernie.

Un grand merci à notre R1-logistique Bernie-chou qui a choisi avec attention un hébergement magnifique, et un immense merci à notre R1-nav Joël, qui nous a pilotés avec brio au gré de roches soigneusement planifiées.

20/20 pour l'organisation, le tout sous l'œil bienveillant de notre cher Président, de la partie lui aussi.

Mary
(avec les grains de sel et de poivre de tous les autres, et Christophe à l'assemblage-déchiffrage de 10 pages de calepin écrites serré).

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La Drôme en canoë ouvert

18 avril 2014

Par Vincent D Photos
La vidéo officielle

Dominique B, Sylvie L, Véronique, Christophe, Pierre L, Vincent D.

« la Drôme est une rivière qui coule tout le temps. ».
Ainsi s'exprime l'organisateur du célèbre Open Canoë Festival. Non, il n'est pas en train de nous dire que la rivière s'arrête de couler aux heures des repas ou après le boulot. Il veut simplement rappeler que la Drôme entre Sainte-Croix et Crest a un débit régulier sur tout son cours sans planiols fatigants ni rapides flippants ou seuils rédhibitoires, juste un enchaînement de belles courbes dans un paysage somptueux. Quelques drossages, quelques rochers à fleur d'eau méritent qu'on les anticipe. Les bains sont toujours possibles pour les débutants et même certains débrouillés - hum -, mais la récupération est toujours facile. La preuve, le parcours est largement fréquenté par les loueurs en été.

Vendredi 18

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Rendez-vous à 8 heures, rien n'est prêt, départ à 9h15.
Comment a-t-on fait ??
C'est simple, nous ne sommes que 6, avec 3 bateaux super simples à charger : les 3 vieux canoës en fibre du club, dont un repeint par Yann (en jaune, sur la vidéo officielle, vers le mileu).. Quand on pense que d'aucuns, dont je suis, poussaient pour qu'on les mette à la retraite afin de libérer de la place aux jeunes.

Trajet sans histoire, timing précis pour arriver pile à l'heure au début des inscriptions à 17h. Christophe devait être persuadé que le festival serait complet cinq minutes après l'ouverture.
Nous avons donc eu droit à la litanie des remerciements de la part de l'organisateur du festival, que notre club s'emploie à remercier par ailleurs. C'est un sans-faute. Sauf peut-être d'un point de vue diététique ? Non, les cinq cents repas servis sous l'immense tipi les deux soirs ont été très appréciés par nos estomacs affamés.

Samedi 19

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Première descente sous un soleil radieux entre Saillans, où se trouvait notre bungalow, et le site du festival à Mirabel-et-Blacons, 8 kilomètres plus bas.
Après une prise en main à peu près correcte de nos embarcations pas franchement manœuvrantes, nous enchaînons les belles courbes de la Drôme avec tous la banane au visage. Les drossages imposent un peu de vigilance aux conducteurs (Pierre, Christophe et Vincent) mais ne nous privent pas pour autant du paysage. De la technique sans oublier la nature. C'est cela le critère numéro un du « loisir sportif » façon ASK.

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Tout à notre béate contemplation, nous ne prenons pas très au sérieux un drossage plus agité que les autres. Pierre et Dominique se prennent la vague pleine face, mais pas parfaitement dans l'axe.
Bain. Normal. Mérité ? Peut-être, affaire à suivre...
Même punition, même motif pour Christophe et Sylvie qui n'avaient pas tout suivi. La récupération sur une plage accueillante juste derrière ne pose aucune difficulté. Vincent et Véro voient venir le piège et passent prudemment mais non sans émotion sur la droite.

Après un pique-nique au camping du festival, nous décidons d'enchaîner les quelque 3 kilomètres qui nous séparent d'Aouste en espérant être à l'heure pour l'atelier « Castors ». Descente nickel, timing impeccable, nous sommes à l'heure au rendez-vous.
Pour l'anecdote, le Master a peut-être battu le record du nombre de passagers pour avoir embarqué au retour un groupe d'Italiens en rade faute de navette : onze !

Les castors, ce sont ces espèces de très gros rongeurs aquatiques, de la taille d'un labrador tout de même, qu'on ne voit jamais mais dont on peut facilement voir les traces : troncs dénudés à la base, bouts de bois rongés partout sur les bancs de gravier et surtout l'odeur caractéristique du « castoréum »; ce n'est pas tout à fait de l'urine, plutôt un dépôt glandulaire à fonction territoriale et pas du tout désagréable à l'odeur : ça sent le goudron, la réglisse, le grésil et c'est utilisé comme ingrédient de certains parfums. En descendant vers Aouste, nous avons tout de même aperçu un cadavre de castor, impressionnant par la taille et la queue écailleuse en forme de raquette .
Pendant l'exposé, nous avons été interrompus par la voix forte de celui qui fait la démonstration de décravatage d'un canoë. Notre spécialiste du castor n'est pas content, mais nous, nous apprenons quelque chose : pour dégager un canoë biplace ouvert rempli d'eau, ce n'est pas la peine de tirer ou pousser comme un malade de quelque côté que ce soit. Il faut enrouler judicieusement la corde de sécu autour du bateau, l'attacher à un arbre en amont, puis tirer sur la corde pour faire basculer l'embarcation, le fond orienté vers l'amont, et le haut (ouvert, puisqu'on parle de canoë ouvert) vers l'aval.
Le soir, nous avons droit à une paëlla collective franchement copieuse sous le grand tipi, suivie d'un concert de musique irlandaise.

Dimanche 20

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Ce matin, ce n'est pas la même ambiance que la veille. Le temps est couvert, limite pluvieux et la température descend à 4°C au moment d'embarquer. On aperçoit même de la neige accrochée aux sommets du Vercors.
Ça promet, d'autant plus que le parcours, depuis Sainte-Croix jusqu'à Mirabel fait tout de même 28 kilomètres. On se dit tous qu'il vaut mieux ne pas se retrouver à l'eau dès le début.
Bien entendu, c'est exactement ce qui arrive à Pierre et Sylvie, à peine dix minutes après le départ. Il est vrai que le parcours est un peu plus manœuvrier, avec de gros rochers en travers du passage. Nous nous arrêtons peu après pour que Christophe et Vincent s'emploient à réchauffer les mimines à Sylvie, frigorifiée après son bain forcé.
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Un peu plus tard, un petit groupe nous hèle de la berge pour nous demander du feu. Du feu ? Tiens, quelle bonne idée ! Et ça tombe bien, nous avons une fumeuse addicte dans notre équipe : Véro. Grâce à son briquet, nous nous retrouvons bientôt une bonne trentaine à nous réchauffer autour du foyer.

En dehors de ces interruptions, les 20 kilomètres qui nous séparent de notre camping sont avalés presque d'une traite en quelque 3 heures de descente. Le froid persistant ne nous incite ni à flâner, ni à nous arrêter pour pique-niquer. Lorsque nous accostons sur la berge du camping, inutile d'espérer suggérer de nous restaurer au bord de l'eau. C'est dans le bungalow bien chauffé que va se dérouler la suite du programme : change plus que bienvenu, douche chaude, pique-nique, café chaud et même sieste.

La fin d'après-midi se rapproche en même temps que s'éloigne l'hypothèse de terminer le parcours. Remettre les combis mouillées sous la pluie ? Hors de question. Nous sommes un club de loisir sportif et le seul loisir envisagé pour l'heure est plutôt culturel. Ce sera donc la visite du village de Mirmande, un des plus beaux de France et dont Haroun Tazieff a été le maire.

Deuxième repas sous le tipi avec des produits locaux : les ravioles et saucisses du terroir, c'est bon, mais ça passe mieux avec le vin local. Après le repas, nous suivons la tombola aux lots variés et parfois somptueux. Comme les quatre cents convives présents, nous sommes tous passés tout près du gros-lot, un canoë ouvert d'une valeur de 1800 euros.
Le club ASK est très fier de sauver la face avec un lot de choix, un tee-shirt de taille S gagné par Vincent D.

Lundi 21

Que de négociations ce matin pour parvenir à retrouver le chemin de la rivière ! Vincent est partant, parvient d'abord à convaincre Christophe. A deux, ils tannent Pierre, qui accepte du bout des lèvres. Tous trois parviennent à arracher l'assentiment de Véro, de haute lutte. Sylvie et Dominique ont su rester fermes, elles se souviennent encore des bains réfrigérants des jours précédents.

Le temps bien que couvert est nettement moins froid que la veille, avec des tentatives de percée de ciel bleu. Pierre et Christophe dans un canoë, Véronique et Vincent dans l'autre, nous refaisons la même descente que le premier jour, de Saillans à Mirabel, sans oublier de repérer les passages odoriférants de castoréum. Vincent en profite pour récolter quelques morceaux de bois rongés à vocation pédagogique.

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Le passage piégeux de samedi est attendu de pied ferme. Les deux bateaux passent sans encombre en évitant le gros de la vague. Pas deux fois ! La photo est là pour montrer que nous ne sommes pas que des blaireaux mouillés, non mais.

Dernier pique-nique offert par le festival, puis c'est l'heure de rentrer à la maison.

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Les (presqu') Îles Chausey

8 et 9 mars 2014

Par Christophe Photos

Anne V, Mary, Corinne W, Christophe, Yann

Résumé

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On a tous passé un super week-end, avec deux séances de navigation super agréables, dont une séance de surf samedi.

Repas sublime et punch sublime préparés par Yann le samedi soir, dans une chambre d'hôtes sublime, façon gentilhommière du XIXe siècle, avec lits à baldaquin.

Mary, Corinne et Anne improvisant une surboum à 23 heures dans leur chambre, sur des airs de Leonard Cohen. Pique-nique de dimanche face au mont Saint-Michel...

Bon, les détails...

Samedi

Arrivée à Granville, on cafouille un peu, à coups de téléphone portable, pour retrouver Yann qui est arrivé séparément. Le plan est de traverser à la boussole le bras de mer jusqu'aux îles Chausey (15 km), de dormir là-bas, et de retraverser le lendemain.

Le gîte (sur l'île) appelle à ce moment-là, Yann esaie de leur faire croire qu'on est déjà partis, et quasiment déjà arrivés...

Vent sympathique, force 3 à 4, forcissant. On mange. Yann fait semblant de vérifier une dernière fois sa navigation sur la carte, les autres font semblant de manger sereinement, mais personne n'en mène très large, et tout le monde jette un œil aux copains pour voir quelle tête ils font.

Petit tour à la capitainerie pour "prendre le vent", c'est le cas de le dire. Capitainerie fermée, les locaux nous déconseillent très fermement de traverser. On s'en doutait déjà un petit peu, en fait. Ne reste plus qu'à se trouver un plan B pour naviguer quand même.

Les locaux nous suggèrent d'aller naviguer vers la pointe de Carolles, un poil au sud. On décolle pour ne pas perdre de temps, on règlera les problèmes d'hébergement plus tard par téléphone quand l'office du tourisme réouvrira. En cours de route, on tombe sur une chambre d'hôtes qui a de la place, et nous permettra de réchauffer notre repas du soir. Problème réglé.

On arrive à Carolles, plage nickel pour l'embarquement, peu de marnage (la marée commence à baisser). Yann suggère d'arriver ici, mais de partir d'un peu plus loin, vers Saint-Jean le Thomas plus près du Mont Saint-Michel, pour "visiter" un peu, avant de revenir. Sauf que marnage d'enfer au point de départ choisi, et que le temps de faire la navette, la mer a pas mal reculé...

On en bave un peu pour le portage, les filles ont un petit coup de mou, et Christophe un gros coup de mou. On démarre enfin, vu l'heure (16h) on part direct sur Carolles qu'on rejoint plus vite que prévu (vent). Navigation sympathique, on reprend des forces. Puis petit tour dans la baie, avec une séance de surf sur les vagues (waouh !), et un phoque qui vient nous rendre visite.

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Soirée et repas super, repas brésilien préparé par Yann. Au bout de dix minutes, Yann et la patronne se tutoient en discutant chiffons et cuisine. Calvados offert par la patronne, et teuf organisée par les filles. Corinne ne retrouve pas les talons aiguilles qu'elle était convaincue d'avoir emportés, et Mary ne retrouve pas sa boule à facettes façon discothèque, mais l'ambiance y est quand même.

Dimanche

Il s'agit de se trouver un coin où naviguer pendant que Yann est parti s'acheter des clopes au patelin. La patronne nous suggère de partir de Pontaubault, sur la Sélune, pour aller vers le Mont Saint-Michel.

Explications pas tip-top claires de la patronne, et il ne semble pas exister de club de canoë-kayak par-là. On décide de se rabattre sur Avranches, qui a un club de CK sur la Sée. Club fermé, mais on arrive quand même à accéder à la zone d'embarquement, on jette un œil sur les panneaux. On part sur l'idée de descendre la Sée et de revenir après.

Il est vite clair qu'on n'arrivera jamais à remonter la rivière à marée descendante (pour l'instant elle monte, jusqu'à 14h). OK. On décide de faire une navette, Yann qui connaît emmène d'office le camion au Gué de l'Épine, au confluent de la Sée et de la Sélune.

Descente de rivière très agréable, Mary et Corinne apprennent à barrer le K2 mer dans les branches. Une demi-heure de perdue sur un fichu portage à cause d'un fichu d'arbre au milieu de la fichue rivière, mais ce sont des choses qui arrivent. Yann fournit la moitié de l'effort physique, Anne un tiers (increvables, ces deux-là), et Christophe le reste. Mary et Corinne ralentissent la circulation sur la route, et ce n'est pas du luxe.

En cours de route, on croise des autochtones qui nous confirment que dans l'estuaire ça va être le bigntz pour distinguer les divers bras d'eau et rejoindre la Sélune par la mer, ça confirme ce qu'on pressentait.

On arrive à l'estuaire, la route sur laquelle est garée le camion est alors visible à 300 mètres à vol d'oiseau, à travers la lande. Fort des conseils précédents, on s'arrête. Juste bien question horaire, la marée vient de commencer à descendre. Pique-nique sympathique face au Mont Saint-Michel. Mais moins bien prévu que la veille. Yann a paraît-il "perdu" (oublié, peut-être ?) le jambon. Bon, il y a suffisamment de restes de la veille, et on fait un repas agréable à défaut d'être équilibré.

Portage de 300 m à travers la lande, c'est un peu plus long qu'à Sèvres, mais à la différence de la veille on a tout notre temps, et on se met à cinq pour porter chaque bateau.

Changement chargement, discussion sur le sanglages (5 sangleurs = 5 méthodes de sanglage).

Retour sans histoire, à part une sandwicherie Paul sur l'autoroute un poil folklorique, et un kéké dans une voiture de kéké qui s'est mis à zigzaguer quand on allait le doubler. Arrivée à 23h, rinçage jusqu'à minuit, dodo à 1h du matin, lundi un peu dur au bureau.

Du coup, le gîte annulé nous reporte notre réservation, et on est obligés d'y retourner en mai, quand il y aura moins de vent.

Christophe

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