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Corbeil annulé, la Seine c'est bien aussi
19 décembre 2010
Par Vincent D
10 cm de neige à Sèvres dimanche matin : notre tacot et sa charrette ne semblent pas avoir les compétences requises. Sortie annulée, donc, et rendez-vous sur la Seine, même heure. Conditions requises : des chaînes ou un tram, et un moral de pingouin.
4 durs à congeler : Olivier L - Elisa D - Véronique D et Vincent D en biplace (encore une histoire de famille).
Jamais vu un courant pareil (vidéo dispo chez Vincent ) : le pagayeur mou du coude est assuré de reculer. Pour se reposer, il faut se mettre dans un contre. Si, si, aujourd'hui, il y avait des contres tout à fait jouables derrière les piles de pont.
Aller en une heure et demie, retour en 20 minutes avec une belle sensation maritime lorsqu'une péniche est passée un peu vite au moment où le vent soufflait fort. On aurait presque vu les moutons au sommet des vagues.
Fin du voyage sous une pluie glaciale... Elisa demande si elle peut faire un esquimautage pour mettre en pratique la piscine. Non !!! hurlent papa-maman.
Vive le vestiaire chauffé.
VincentD
Rallye de la Cure
26 septembre 2010
Par Olivier C.
Vincent D, Tamar, Jean-Marc, Pascal (ancien ASK), Stéphane, Sylvain, Vincent B, Olivier C, et Yann du Bac en vedette américaine (moniteur).
Côté informations pratiques :
On est partis au pied du saut du Gouloux et on a débarqué aux Iles Ménéfriers. Désolé, je n'ai noté aucun horaire : je n'avais pas de montre... Ceci dit, la Cure, on sait où elle est et combien de temps il faut pour y aller. Non ?
Une info pratique, tout de même : 55 cm au Pont du Montal, c'est génial : du volume, des vagues, de l'eau, et pas de cravates à répétition dans les Ménéfriers ! Et un indice bonus pour le prévoir : sur le (programme des lâchers), il était indiqué 7 m3/s au lieu de 5 m3/s habituellement... Ne ratez sous aucun prétexte les lâchers à 7 m3/s !
Côté récit :
« On n'a pas vu des niveaux d'eau pareils depuis 10 ans1 ! » La rumeur se répand comme une traînée de poudre dans la foule des kayakistes, du chalet du Montal au Pont de Nataloup et fait frissonner nos 9 héros (les uns de plaisir, d'autres frissonnaient déjà de froid, quelques-uns d'impatience, mais aucun d'inquiétude, bien sûr). Il faut dire qu'il en faudrait plus que ça pour faire reculer nos askistes entraînés jusqu'aux dents, équipés jusqu'au cou, galvanisés par le port d'un seyant dossard EDF digne des plus mythiques photos de Patrice Estanguet 2, et sublimés par le discours de leur guide du jour, Yann : « Bien, maintenant que vous connaissez tous la position de sécurité pour nager dans la rivière, on peut y aller ».
Désireux de mettre en pratique les enseignements de Yann, la plupart de nos néo-riviéristes s'appliquent en effet à éprouver la qualité de leur position de sécurité dès les premiers hectomètres du Plat. Section qui, d'ailleurs, à leur avis, mérite fort mal son nom et devrait pour le moins être dénommée le Plat-sinueux-plein-de-branches-sur-les-bords. Mais Yann (les matheux du club auront noté que nous l'avons compté tout à l'heure dans les héros) repêche bateaux, pagaies et pagayeurs, vide les premiers, rend les seconds aux troisièmes, conseille les troisièmes avant de les remettre dans les premiers... et recommence.
Et peu à peu, il recommence de moins en moins fréquemment. Tamar, à défaut d'avoir chaud, commence à prendre confiance, à s'arrêter où elle veut, à revenir dans le courant... d'aucuns l'auraient même surprise à sourire en même temps. Pour occuper notre moniteur omnipotent, d'autres se sentent donc obligés d'abandonner leur bateau à moitié monté sur la berge pendant une pause pipi, histoire de voir si Yann le rattrapera avant qu'il file tout seul vers le lac du Crescent. Vincenb, lui, opte pour la discrétion, évite les remous et s'en sort sec et digne.
En bas du Plat (ben si !), nos héros se séparent en deux groupes. Les plus courageux se lancent dans un portage de kayak de près d'une demi-heure jusqu'au camion pendant que les plus feignants restent assis et se laissent porter par le courant jusqu'au chalet du Montal, où ils arrivent avec un sourire aussi haut que le niveau de l'eau (c'est-à-dire plus de 55 cm, d'après l'échelle du Pont).
[N'ayant pour mon compte pas eu le temps de m'y arrêter, je ne saurai pas vous dire ce que Sylvain a pu voir de si intéressant dans cet arbre couché sur le bord de la Truite pour qu'on l'y retrouve perché avec son kayak. Pascal, parti le chercher, a visiblement voulu garder le secret puisqu'il nous a simplement rapporté « il n'y avait rien : c'était de toute évidence beaucoup trop humide pour les cèpes. »]
Prunes du jardin, morbier, mais ni vin blanc ni rillettes : la diététique du kayakiste, c'est tout un art. Le tout est avalé en combi, au cul du Berlingo. Pas le temps de sortir la nappe : il est déjà 15:00. Si on veut arriver en bas avant la nuit, il ne faut pas traîner. On doit déjà renoncer à terminer le rallye dans les temps impartis, nous explique d'ailleurs Vincenb ; nous rendons les dossards dès maintenant. Si nous voulons rapporter un kayak de plus cette année, il faudra le piquer sur la remorque d'un autre club.
Le déjeuner avalé, le tirage à la courte paille désigne naturellement la plus jeune et le doyen du groupe pour faire la navette, et les autres retournent à l'eau. Il leur faudra quelques temps pour réaliser que le choix n'était peut-être pas le plus opportun, un seul de nos navettistes ayant le permis. Il faut dire qu'ils ont autre chose à penser, car les choses sérieuses commencent pour ceux qui ont été dispensés de Truite. Et continuent pour les autres.
Yann nous organise quelques ateliers pour progresser en rivière. Et on en redemande : Jean-Marc, curieux d'éprouver la solidité de son casque et la flottabilité de son gilet, s'entête dans le saut du Moulin. Deux fois, trois fois... jusqu'à réussir sous les hourras. La suite lui donnera raison. Stéphane, lui, perfectionne sa position de sécurité. Il parvient maintenant à regagner la berge à la nage en moins de temps qu'il ne faut pour dessaler. Et toujours avec sa pagaie. Réflexe salvateur, d'ailleurs, lorsqu'il s'agit de descendre 500 m de rivière pour pouvoir réintégrer son bateau (moins prompt, lui, à rejoindre la rive...).
Car ces 500 m sont couverts de ronces et de broussaille jusqu'à hauteur d'Homme. La pagaie et une bonne dose d'abnégation lui sont nécessaires pour progresser vers son embarcation. Chaque pas est un combat avec la végétation, qui en pliant remplit au passage sa combinaison d'épines souvenirs. Sur l'eau, chacun compatit depuis son bateau (avec un petit sourire amusé), bien calé dans un stop. Chacun ? Non. Car à l'avant, Jean-Marc n'a pas été alerté de l'arrêt du groupe. Il n'a pas été informé non plus de la suite du parcours. Et quand il aperçoit un seuil de 2 m, il est déjà trop tard pour s'arrêter. Rassemblant toute son expérience accumulée au Moulin, il se penche en avant, pousse sur sa pagaie ... et passe la Duchesse. Pas de hourras, pas de témoins, juste la satisfaction d'être passé.
Le reste de la troupe finit par retrouver (avec un certain étonnement) Jean-Marc vivant au pied de la Duchesse, et tout le petit monde repart. La fatigue commence à se faire sentir, le matériel à faiblir (Yann navigue avec une demi-pagaie, gentiment proposée par le rédacteur de ces lignes : « c'est malin, tes exercices pour faire des appuis : la pagaie a plié ! Tu me passerais ta pagaie en carbone pour voir si elle résiste mieux ? »), on pense de plus en plus au thé et aux vêtements chauds.
Et le réconfort est bien au rendez-vous au Vieux Dun : plus de traces de l'organisation du Rallye, effectivement terminé depuis longtemps, mais Tamar et Vincenb sont bien là. Ils apportent des pulls secs, écoutent les exploits respectifs. Chacun se dégourdit les jambes et range son matériel. Il n'y en a qu'un qui reste dans son bateau comme s'il voulait repartir. Et qui finit par avouer devant l'interrogation générale : « les meilleurs coins à cèpes sont sur les Ménéfriers. J'en ai promis à ma douce, qu'est-ce qu'on va manger ce soir si je ne fais pas les Ménéfriers ? ». Aussitôt dit, aussitôt organisé : il reste de l'eau pour une demi-heure, et il faut de toute façon faire la navette jusqu'au Chalet du Montal pour récupérer la voiture. Ça laisse le temps pour un Ménéfriers express.
Embrigadé dans l'expédition contre son gré mais pour les besoins du reportage, l'auteur de ce compte-rendu se voit à ce stade du récit dans l'obligation d'arrêter de débiter des blagues et de se taire, car dès les premières encablures, le paysage s'impose. La Cure devient rapidement plus encaissée et rocheuse, ses flots plus bruns. Le peu de berge disponible est disputé aux ronces par des arbres tortueux et moussus. Derrière se dresse un chaos de granit et de fougères sur lequel le ciel semble s'appuyer tant il est bas. Et sombre comme si la nuit tombait. La pluie arrive. Elle constelle la rivière de ricochets marrons aux éclats d'argent. Sur l'eau, sous l'eau, trois kayakistes pagaient en silence vers les rapides des Ménéfriers.
C'est BEAU le Morvan ! (Si ça te donne des frissons, c'est que tu es mûr pour la prochaine sortie Cure. Sinon, c'est que c'est mal raconté, il faut aller voir sur place).
Pascal des cèpes plein les poches, moi des souvenirs plein la tête, Yann un rhume dans la musette, nous retrouvons avec plaisir des vêtements secs et le reste du groupe (enfin, l'inverse), direction une bière à Quarré-les-Tombes (histoire de rassurer un peu Yann qui se demande avec quel genre de types il est sorti pour qu'il n'y en ait même pas un qui fume).
Les gaufres de Quarré-les-Tombes ont fermé, elles restent une légende pour moi et pour les autres néo-curistes ; il faudra revenir.
Mais au fait, me direz-vous, je n'ai pas parlé de la logistique ? Bizarre, pour une sortie de l'ASK. Pas le moindre problème de badge, de retard ou de remorque mal attachée ? Ben non, il faut croire que l'organisation Vincent D, c'est du béton : chargement de la remorque samedi après-midi, déchargement de la remorque dimanche matin, chargement de la remorque dimanche matin, A6, sortie 22, café à Quarré-les-Tombes, navettes, chargement de la remorque, bière à Quarré-les-Tombes, A6, ramassage du pot d'échappement du Berlingo sur l'autoroute, déchargement, et au lit... du papier à musique, je vous dis...
Olivier C.
1 Sauf la veille, nous dira-t-on plus tard. Retour
2 Ben oui, c'est plutôt un vieux logo EDF qu'il y a sur nos beaux dossards. N'empêche, c'est des vrais dossards de compétition (il ne manque que les anneaux olympiques pour se croire à Barcelone...).
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Olivier C.